Assassinat antisémite de Sarah HalimiLa Bouffée délirante de la Cour de Cassation, une analyse de Sammy Ghozlan

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 66 rue Laugier 75017 PARIS

 

Le Président

Sammy GHOZLAN 

01 77 38 49 44

 

 

Assassinat antisémite de Sarah Halimi:

la Bouffée délirante de la Cour de Cassation

(article de Sammy Ghozlan)

 

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La décision du 14 avril 2021 de la Cour de Cassation chargée de prononcer
son arrêt sur l'assassinat antisémite de Sarah Halimi par Kobili Traoré, et
qui confirme le jugement de la Cour d’Appel, est tombée comme un couperet
sur la France en général et la communauté juive tout entière, en particulier.
Cette décision ne remet donc pas en cause l'hospitalisation psychiatrique
ordonnée par la justice au motif qu'il a ''été pris d'une bouffée délirante
aigüe au moment des faits''. Incohérence cependant, puisqu'elle ne remet pas en
cause le caractère antisémite. Incohérence. si l'auteur a commis un crime
antisémite c'est qu'il a choisi sa victime en toute conscience. Contradiction
qui restera fatale à la Justice. 

Kobili Traoré, assassin de Sarah Halimi : islamiste, antijuif, d'origine
malienne alors âgé de 27 ans, repris de justice a été absous. Il ne sera jamais
jugé pour le crime odieux qu’il a commis.  Ce n’est pas seulement un déni
de justice, ce n’est pas seulement un naufrage judiciaire, c'est une injustice,
une erreur judiciaire qui va marquer d’une pierre noire le front de la justice
de notre pays. Comme l'a souligné le Grand Rabbin de France, M. Haïm Korsia, il
appartient au peuple de juger et, dans cette affaire, Kobili Traoré aurait dû
être déféré devant la Cour d'Assises.

 

Depuis le début de l’affaire observant tous les actes de
procédure manqués, je pressentais déjà que cette affaire allait foirer. Le 7
avril 2017, le Procureur François Molins, niant ce qui pour moi est évident,
annonce à tort que ''ce meurtre n'est pas antisémite'' 

Pour ma part, je suis convaincu que Kobili Traoré a prémédité
son acte.

Lui qui n’allait jamais à la mosquée salafiste, s’y est rendu quelques
heures avant de commettre son forfait.

Il a toujours été lucide. Lucide, quand il a choisi sa voisine, la
seule femme juive de l’immeuble rue Vaucouleurs à Paris 11ème.

Lucide, quand cette nuit du 3 au 4 avril 2017, il escalade le balcon pour
rentrer chez Sarah. Halimi.

Lucide encore, quand il sort brutalement Sarah de son lit.

Lucide toujours, quand il la torture en criant ''Je vais te faire
payer'' ou ''Allah Akhbar'' ou encore ''Je vais tuer le Sheitan''. Les voisins
l'ont clairement entendu. Oui, lucide il l'est, quand il cantile des versets du
Coran, accroupi sur son tapis de prière, entre deux scènes de torture.
Conscient et malin, il l'a toujours été quand il prévient qu'une femme veut se
suicider, avant de la défénestrer vivant, le corps fracassé. 

Pourtant Sarah Halimi n’aurait jamais dû mourir. 

En effet, ni les riverains ni les 28 policiers présents, surarmés, ne sont
intervenus pour la tirer des griffes du barbare. Ils étaient pourtant en
situation légale de flagrant délit.  Qui a donné l'ordre aux policiers de
ne pas intervenir ? D'ordinaire un policier, même hors service, est prompt à
sauver une vie, voire au détriment de la sienne  Il n'hésite pas à se
mettre en danger pour sauver un être humain, ou même un animal. Alors qui ?
Est-ce le Préfet de permanence, le Procureur de permanence, le Commissaire
de permanence ? On ne le saura jamais. Les réponses écrites que m'ont faites le
Garde des Sceaux, le Ministre de l'Intérieur, le Préfet de Police et même
le Premier Ministre sont identiques : elles considèrent que les forces
d'intervention se sont bien conduites.

Dès le début de l’instruction j’ai pressenti que ce crime resterait impuni.
La juge d’instruction a éconduit le premier avocat désigné, maître Alex
Buchinger, avocat pénaliste réputé. Elle a refusé que les associations de lutte
contre l’antisémitisme (BNVCA, LICRA, etc) se constituent partie
civile Elle a refusé de procéder à une reconstitution, ce qui se pratique
dans toute affaire criminelle. Elle a refusé de traiter des tortures et actes
de barbarie. Elle a tout refusé. Elle a refusé la VÉRITÉ. Pour moi, elle est
responsable de cette erreur judiciaire, de ce désastre ; de cette injustice
organisée, de ce fiasco, de cet affront.

Rappelons qu'il a fallu une réquisition du Procureur de la République
Mr François Molins, le 17 juin 2019, sur lequel j'ai moi-même fait
pression, comme Francis Kalifat, président du CRIF pour qu’elle admette le
caractère antisémite de cette assassinat.

Quelle incohérence, le crime est antisémite mais l'assassin est
inconscient. Quelle absurdité que la Cour n'a pas voulu distinguer.

Oui, c'est un assassinat car je prétends que Traoré a prémédité son acte.
J’ai personnellement demandé par écrit au Procureur de la République ainsi
qu’aux différents Gardes des Sceaux qui se sont succédés, que la Juge
d’Instruction soit dessaisie du dossier, qu’elle soit récusée. Ils auraient pu
le faire soit en lui offrant une promotion soit en décrétant sa
mutation. 

Quant aux experts psychiatres, ou autres, la loi prévoit qu'ils ne
peuvent donner qu'un avis et non un jugement. Toutefois il appartient à la juge
d'instruction de “juger en son âme et conscience” en appréciant de la
valeur et de la nature de l'avis émis par ces experts.

   

Aujourd’hui les hommes politiques et le chef de l’État
déclarent qu’il faut changer la loi. Peut-être sera-t-elle amendée. Mais trop
tard, car l’assassinat de Sarah Halimi restera comme une cicatrice ouverte,
comme une injure faite à la Nation et à tous les juifs car cette loi, par nature, ne sera pas rétroactive.  Et cet assassin, qui n'a jamais été un
malade mental, coule des jours tranquilles dans un hôpital où son état ne
nécessite aucun traitement. Il en sortira un jour proche

De fait, nous observons et déplorons que c'est l'idéologie qui fait la loi

Les avocats de la famille Halimi planchent pour trouver une voie de
recours.

Il y a certes la Cour Européenne des Droits de l'Homme.  Elle pourra
condamner la France, mais nous laissera sur notre faim. Car ce que nous voulons
c'est que Traoré soit jugé et condamné par une Cour d'Assises. Alors, il reste
peut-être la possibilité de faire un procès en révision. La révision d'une
décision pénale est possible de manière exceptionnelle quand un fait nouveau ou
un élément inconnu du tribunal apparaît après la fin du procès. La demande de
révision est examinée par la Cour de révision et de réexamen. Après examen, la
condamnation peut être annulée et l'affaire rejugée. C'est cela à quoi nous devons
nous atteler 

 

On a le sentiment que la Justice en France a du mal à reconnaître que des
crimes sont antisémites lorsqu'ils ne sont pas commis par des activistes qui
revendiquent leur appartenance à des mouvements d'extrême droite. Force est de
constater que depuis l'an 2000, les actes antisémites les plus nombreux,
les plus violents, les incendies de synagogues, d'écoles juives, les agressions
de rabbins ou d'enfants portant la kippa, les meurtres de juifs sont commis par
des individus d'origine africaine ou nord-africaine, se réclamant de l'Islam et
se disant vengeurs des palestiniens  

 

Les assassinats antisémites de Sarah Halimi, Mireille Knoll, Sébastien
Sellam, Ilan Halimi, des enfants Sandler et Monsonego de l'école juive de
Toulouse, l'agression de la famille Roger Pinto démontrent que les juifs
aujourd’hui sont agressés au plus près de leur domicile, si ce n’est dans leur
propre demeure ou dans le magasin qu'ils fréquentent comme Hypercacher à Paris
ou Naouri à Sarcelles. La peur s’est installée et plusieurs personnes isolées
requièrent notre aide pour les faire changer d'adresse. Ce que l’on
appelle la Alya intérieure est de nature à précéder un départ massif des juifs
de France, malgré eux, notamment vers Israël à condition que cet État mette en
place des structures de nature à faciliter et favoriser l’installation des
Olim de France.