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Israël : qui sont les victimes du drame du Mont Méron ?

Au moins 44 personnes ont perdu la vie dans des bousculades survenues au cours du pèlerinage de la fête juive de Lag Baomer, dans le nord de la Galilée.

Israël: 44 morts dans une bousculade géante lors d'un pèlerinage juif orthodoxe

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Correspondant à Jérusalem,

Les victimes de la tragédie du Mont Méron, qui a fait au moins 44 morts dans le nord de la Galilée vendredi 30 avril, sont des membres de la secte hassidique Toldot Aharan, basée principalement dans le quartier ultra-orthodoxe de Mea Shéarim, à Jérusalem. Ces haredim – littéralement les «Craignant Dieu» – vivent en vase clos. Ils se distinguent par leur degré particulier d'observance des pratiques religieuses. Ils sont dévots et antisionistes.

Ce mouvement hassidique fondé par le rabbin Aharon Roth en 1928 a mis en place de vastes barrières sociales et culturelles pour se protéger du laïcisme. Les vêtements, les coutumes et même la façon dont les hassidim passent leur temps libre sont soigneusement réglementés. La cohésion de leur entité est mise en avant plutôt que l'individu. Le sionisme et, donc, l'État israélien sont perçus comme une apostasie. Ce positionnement explique en partie les difficultés des forces de l'ordre pour encadrer le rassemblement. Selon des médias israéliens, environ 100.000 participaient à l'événement et 100.000 autres étaient attendus sur place ce vendredi pour les réjouissances.

Le pèlerinage a lieu chaque année à l'occasion de la fête juive de Lag Baomer autour du tombeau présumé de Rabbi Shimon Bar Yochaï, un talmudiste du IIe siècle auquel on attribue la rédaction du Zohar, ouvrage central de la mystique juive. Lag Baomer est en principe une fête joyeuse marquant le souvenir de la fin d'une épidémie dévastatrice parmi les élèves d'une école talmudique à cette époque. Les cérémonies comprennent des visites sur la tombe présumée du Rabbi Shimon Bar Yohai, et de grands feux sur le flanc de la montagne.

Les autorités avaient permis la présence de 10.000 personnes dans l'enceinte du tombeau mais elles ont été dépassées. 5.000 policiers avaient été mobilisés. Dans un communiqué, la police israélienne avait appelé les participants «à respecter les instructions afin que les célébrations se déroulent sans incidents». Jeudi après-midi, des participants avaient été arrêtés lors d'échauffourées avec les forces de l'ordre. Des vidéos ont montré des manifestants haredim lançant des insultes aux policiers les qualifiant de «nazis».

La crainte était alors que les célébrations traditionnelles ne se transforment en un cluster qui ferait reculer la lutte contre le Covid-19. «Quiconque se rend à Méron doit savoir qu'il risque d'être exposé à des personnes infectées par le coronavirus», avait déclaré un responsable de la santé à la radio nationale Kan. Une polémique avait vu le jour. Le gouvernement a été accusé de ne pas avoir réussi à trouver un accord sur la manière de gérer les célébrations car il redoutait de provoquer la colère des partis politiques ultra-orthodoxes en imposant des limitations strictes.

Le plus grand rassemblement organisé en Israël depuis la campagne de vaccination massive et réussie contre la Covid-19 et la régression significative de l'épidémie a finalement tourné au drame à la suite des bousculades. Le site était si densément peuplé que les sauveteurs disent avoir eu d'importantes difficultés pour évacuer les personnes prises au piège du Mont Méron.