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Origine du Covid : la fuite d’un laboratoire parmi les hypothèses « probables »

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Origine du Covid : la fuite d’un laboratoire parmi les hypothèses « probables »Peter Ben Embarek, chef de la délégation de l’OMS dirigeait la mission d’enquête à Wuhan. © Crédit photo : HECTOR RETAMAL / AFP

Par SudOuest.fr avec AFP
Publié le 12/08/2021 à 21h47
Mis à jour le 12/08/2021 à 22h55

    

Le responsable de la mission d’enquête de l’OMS à Wuhan pour déterminer l’origine de la pandémie a fait cette déclaration à une chaîne de télévision danoise

Le virus donnant le Covid-19 s’est-il échappé d’un laboratoire de Wuhan, la ville chinoise où les premiers cas ont été détectés fin 2019, provoquant une pandémie mondiale ? Cela fait partie des hypothèses « probables » selon le chef de la mission d’enquête sur l’origine de la pandémie.

« Un employé (d’un laboratoire) infecté sur le terrain en prélevant des échantillons relève de l’une des hypothèses probables. C’est là que le virus passe directement de la chauve-souris à l’homme », a déclaré à la chaîne publique danoise TV2 Peter Embarek, chef de la délégation de scientifiques internationaux envoyés en Chine par l’OMS pour déceler l’origine du Covid-19.

Dans un documentaire intitulé « Le mystère du virus – un Danois à la recherche de la vérité en Chine » diffusé jeudi sur la chaîne danoise, le scientifique se confie longuement sur la mission de l’OMS et se montre très critique face à la Chine.

Le retour des chauves-souris

La première phase de l’étude, menée en début d’année à Wuhan – considérée comme le berceau de la pandémie —, avait pourtant conclu, le 29 mars que l’hypothèse d’un incident de laboratoire restait « extrêmement improbable ».

Selon Peter Embarek, il a été difficile pour son équipe de discuter de cette théorie avec les scientifiques chinois.

« Jusqu’à 48 heures avant la fin de la mission, nous n’étions toujours pas d’accord pour évoquer la » thèse du laboratoire « dans le rapport », explique le scientifique dans le documentaire. C’est à la suite de ces échanges que la délégation de l’OMS obtient la permission de visiter deux laboratoires où s’effectuent des recherches autour des chauves-souris, explique-t-il.

Le scientifique pointe finalement qu’aucune des chauves-souris ne vit à l’état sauvage dans la région de Wuhan, et que les seules personnes susceptibles d’avoir approché les chauves-souris soupçonnées d’avoir hébergé le virus à l’origine du Sars-Cov-2 sont des employés des laboratoires de la ville.

« Toutes les données »

Ll’Organisation mondiale de la santé (OMS) demandé jeudi soir à tous les pays, et en particulier à la Chine, de publier « toutes les données sur le virus ».

« Spécifiquement, pour aborder l’hypothèse labo, il est important d’avoir accès à toutes les données brutes, d’envisager les meilleures pratiques scientifiques », a déclaré l’OMS dans un communiqué, soulignant que la Chine avait laissé entendre que l’OMS agissait sous pression politique concernant les études sur l’origine du coronavirus.

« Partager les données et autoriser le réexamen d’échantillons […] n’est pas autre chose que ce que nous incitons tous les pays, y compris la Chine, à soutenir pour que nous puissions avancer dans l’étude des origines (de la pandémie) rapidement et efficacement », a ajouté l’OMS.

Elle ajoute que l’analyse et l’amélioration des protocoles de sécurité dans tous les laboratoires du monde « y compris en Chine sont importantes pour notre sécurité collective ». L’organisation insiste sur le fait qu’il est « d’une importance vitale » de savoir comment a commencé l’épidémie de Covid-19.