Fwd: Newsletter de la Ligue belge contre l’antisémitisme

La Ligue belge contre l'antisémitisme a pour objet la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes.


Voir en ligne


LBCA

FACEBOOK   |   TWITTER   |   YOUTUBE

Analyse


Le génocide en chanson

nl-title2.png

17 juin 2021

Christophe Goossens, avocat et président de la Commission juridique de la Ligue belge contre l’antisémitisme, analyse le contenu de la chanson incitant à la violence antisémite postée par Rajae Maouane, co-présidente du parti Ecolo, sur son compte Instagram le 11 mai 2021.

Image

Le 11 mai dernier, Mme Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo et conseillère communale à Molenbeek, diffusait sur Instagram un extrait d’une chanson intitulée «Wein Al Malayeen» interprétée par Julia Boutros, chanteuse libanaise connue pour sa proximité avec le Hezbollah et le régime dictatorial de Bachar Al-Assad.

Mme Maouane a reconnu une «maladresse» et s’est défendue en relevant que cette chanson était «extrêmement populaire dans le monde arabe» et qu’elle «existait même avant [sa] naissance»1. Elle s’est par ailleurs étonnée de la «violence» des réactions suscitées par cette diffusion, dont celle de la Ligue belge contre l’antisémitisme.

On ne peut cependant pas apprécier la portée de cet incident sans s’intéresser au contenu de la chanson diffusée par Mme Maouane.

On en trouvera une traduction en anglais ici. Datant des années 80, la chanson a pour thème l’indifférence supposée du monde arabe envers les Palestiniens, et sous couvert d’images plus ou moins poétiques, elle encourage dès ses premières lignes les Arabes à la lutte armée:

«Où sont les millions? Où est la jeunesse arabe? Où est la colère arabe? Où est le sang des Arabes? Où est l’honneur des Arabes?»

La chanson est émaillée de références guerrières:

«J’ai une mitraillette dans la poitrine (…). Le feu de la révolution est plus intense et son prix plus élevé. Nous serons les vainqueurs (…). Hors des prisons nous combattons, nous ne nous inclinons pas, nous ne renonçons pas.»

Ces seules références à la lutte armée auraient dû conduire la co-présidente d’un parti qui se veut non-violent et pacifiste à s’en détourner avec horreur. Nulle trace ici de recherche de la paix, de compromis ou de réconciliation. Il s’agit de l’opposition frontale et armée, qui doit se terminer par la victoire arabe sur l’ennemi.

Mais ce qui est plus inquiétant encore, ce sont les appels à peine voilés au génocide qui ressortent de deux couplets de la chanson.

«Allah est avec nous, plus fort et plus grand que les fils de Sion», dit le texte.

L’ennemi est ainsi nommé: ce sont les fils de Sion, c’est-à-dire les Juifs. En faisant appel à Allah, la chanson donne une tonalité religieuse à la guerre antijuive à laquelle elle invite.

Cette tonalité religieuse est renforcée par un second extrait:

«Nous sommes les justes et nous sommes la révolution

Et ils sont les amis des éléphants

(…) Les oiseaux d’Ababil

Nous devons leur jeter des pierres

Des pierres de l’enfer».

L’allusion aux éléphants et aux «oiseaux d’Ababil» paraîtra cryptique pour un profane, mais pas pour un lecteur du Coran. Elle fait en effet référence à la sourate 105, intitulée Al-Fil («L’éléphant»).

Cette brève sourate se traduit de la façon suivante:

«N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'éléphant.

N'a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine?

et envoyé sur eux des oiseaux par volées

qui leur lançaient des pierres d'argile?

Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée.»2

Guillaume Dye, professeur d’islamologie à l’ULB, écrit ceci à propos de cette sourate: «On retrouve ici un topos omniprésent dans le Coran: la destruction d’un peuple ou d’un groupe (…) par Allah»3.

La chanson prise dans son ensemble, avec ses références bien comprises, s’interprète donc comme un appel à réserver aux fils de Sion, entendez les Juifs, le sort qu’Allah avait réservé aux «gens de l’éléphant»: l’annihilation complète.

Il ne s’agit donc pas moins que d’un appel au génocide des Juifs. Et le plus effrayant est sans doute, comme le relève Mme Maouane, que la chanson est très populaire dans le monde arabe.

Elle est aussi diffusée sans réserve sur diverses plates-formes, comme Spotify, YouTube, ou Dailymotion, que l’on a connues plus vigilantes en présence d’appels à la haine en d’autres langues que l’arabe.

Qu’un tel appel au génocide des Juifs ait pu être diffusé par la co-présidente d’un grand parti politique belge – supposé pacifiste de surcroît – sans que cela ne provoque de séisme politique est un mystère qui devrait interpeller tous ceux qui se sentent concernés par le racisme et l’antisémitisme.

Ce mystère est encore plus sidérant lorsque l’on sait que Mme Maouane est élue à Molenbeek, commune que le journal Le Monde avait qualifiée de «base arrière du djihadisme européen», en observant que Mehdi Nemmouche, auteur de l’attentat de 2014 contre le Musée juif de Belgique, y avait séjourné, et que c’est de là que provenaient les armes ayant servi, en janvier 2015, à exécuter les journalistes de Charlie Hebdo et les otages, tous juifs, du magasin cacher4.

C’est aussi de Molenbeek que proviennent quatorze prévenus ayant comparu ce 4 juin 2021 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour leur participation, à des degrés divers, aux attentats de Paris de novembre 20155.

Et c’est précisément dans cette commune qu’une femme politique de premier plan, conseillère communale, ancienne députée bruxelloise, co-présidente d’un parti au gouvernement à tous les niveaux de pouvoir, diffuse un appel au génocide des Juifs à ses 4.217 followers sur Instagram!

Le 15 mai 2021, quatre jours après Mme Maouane, des manifestants appelaient au meurtre des Juifs dans les rues de Bruxelles, là aussi en arabe et au travers de références islamiques6. Comment leur reprocher d’avoir si bien suivi l’exemple de l’«élite» incarnée par Mme Maouane? Ils ont répondu à l’appel.

En Europe, les auteurs des attentats antisémites de ces dernières années (Toulouse, Bruxelles, Paris, Copenhague) étaient tous des islamistes, le plus souvent issus du monde arabe7. Certaines études sociologiques tendent à montrer la banalisation des préjugés antisémites parmi la population belge de confession musulmane8, la RTBF ayant même tiré d’une de ces études, il y a quelques années, que «la moitié des élèves musulmans à Bruxelles est antisémite»9.

Si l’on veut enrayer la diffusion de ces préjugés et mettre un terme à la violence antisémite, nos élus doivent commencer par montrer l’exemple, et éviter de jeter de l’huile sur le feu. C’est encore plus vrai lorsqu’ils diffusent des messages en arabe. La «maladresse» alléguée par Mme Maouane est ici inexcusable. Aurait-on aussi bien toléré chez Ecolo qu’un élu diffuse une chanson appelant à l’extermination des Arabes ou des noirs, au prétexte d’une «maladresse»?

La diffusion par un élu de premier plan, dans une commune à forte présence musulmane, d’un message en arabe appelant au génocide des Juifs est gravissime et ne saurait être minimisée. Un sursaut citoyen est nécessaire, avant qu’il ne soit trop tard.

(1) “Rajae Maouane: «Défendre le port du voile ou le droit à l’avortement rejoint un combat commun en faveur des minorités»”, La Libre, 31 mai 2021.

(2) Traduction issue de Coran en Ligne.

(3) “The Qur’an Seminar Commentary”, éd. De Gruyter, 2017, p. 433.

(4) “La Belgique, base arrière des djihadistes européens”, Le Monde, 15 novembre 2015.

(5) “Les petites mains de Molenbeek jugées pour les attentats de Paris”, La Libre, 4 juin 2021.

(6) “Des chants antisémites durant la manifestation de samedi au centre-ville”, BX1, 16 mai 2021. Le caractère antisémite de ces slogans a été confirmé par la cour d’appel d’Anvers dans un arrêt du 21 mars 2019 (voir Rapport annuel 2019 Unia, p. 25).

(7) À la seule exception de l’attentat de Halle-sur Saale, en Allemagne, en 2019, commis par un néonazi.

(8) “Bruxelles: les jeunes musulmans ont trois fois plus de préjugés homophobes, antisémites et sexistes que les non croyants”, Le Vif/L'Express, 5 novembre 2020.

(9) “La moitié des élèves musulmans à Bruxelles est antisémite”, RTBF, 12 mai 2011.

LIRE EN LIGNE


Les éditions Fayard ont-elles raison de publier “Mein Kampf”?

nl-title2.png

LA LIBRE | 1 JUIN 2021

Image

Fayard met en vente un lourd livre de mille pages qui analyse et met en contexte l’ouvrage nauséabond d’Hitler. Ce long, vaste et prudent travail éditorial «permet d’œuvrer à la culture historique», soulignent la plupart des historiens.

(…) Nous avons rassemblé quelques réactions belges à cette publication. Fallait-il l’interdire? Risque-t-elle d’augmenter encore l’antisémitisme qui, comme le racisme, est en expansion?

(…) Pour Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, «le problème que pose cette réédition est plus d’ordre symbolique car cela fait bien 20 ans que Mein Kampf se trouve en libre accès sur les sites d’extrême droite et négationnistes. La réédition corsetée de Fayard aura au moins le mérite de l’approche critique et pédagogique».

Il ne craint pas que sa réédition comme imaginée par Fayard puisse accroître l’antisémitisme. «Peut-être nourrira-t-elle les passions tristes de certains, mais à la marge dans un premier temps. La menace est ailleurs aujourd’hui: Mein Kampf n’est pas en vente libre, et pourtant nous vivons en Belgique une résurgence d’antisémitisme comme jamais depuis 80 ans. La parole antisémite est banalisée au plus haut niveau, par exemple par notre ministre de la Justice qui reprend à son compte le poncif antisémite du ‘lobby juif’ dans un tweet, ou par la coprésidente d’un parti membre de la coalition gouvernementale qui incite à la violence antisémite dans un post Instagram (NdlR: face aux critiques successives de la ligue belge contre l’antisémitisme, ces personnalités de la majorité s’étaient défendues de tout antisémitisme). Il y a aussi ces manifestations pro-palestiniennes dans nos rues durant lesquelles on crie ‘mort aux Juifs’ sans que cela semble perturber grand monde. À cette aune-là, la réédition de Mein Kampf en deviendrait presque anecdotique…»

LIRE EN LIGNE


“Plutôt mourir qu'être un juif du Sporting”: le dérapage de Noa Lang après le titre de Bruges

nl-title2.png

RTL | 21 MAI 2021

Image

Le joueur du Club Bruges Noa Lang est actuellement sous le feu des critiques. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, le Néerlandais a été filmé lors de la fête du titre des Brugeois en train de lancer un chant sur les juifs «Liever dood dans Sporting-Jood» («Plutôt mourir qu'être un juif du Sporting»).

Le Club Bruges a remporté son 17e titre de champion de Belgique de football en partageant à Anderlecht (3-3) jeudi. Après ce match, Philippe Clement et ses hommes ont rallié leur ville où des dizaines de supporters les attendaient.

Noa Lang, qui a brillé pour sa première saison en Belgique avec 16 buts et 11 assists toutes compétitions confondues, a fêté cela avec ses fans. Mais le jeune néerlandais de 21 ans a aussi dérapé hier soir. «Plutôt mourir qu'être un juif du Sporting», peut-on l'entendre chanter.

Les supporters d'Anderlecht sont souvent nommés «Juifs» par leurs rivaux brugeois. Une appellation qui vaut aussi pour les supporters de l'Ajax Amsterdam, l'ancienne équipe du jeune attaquant.

Lang n'en est pas à sa première provocation. En mars dernier, il s'en était pris au Standard après l'élimination de Bruges en Croky Cup en publiant des messages sur son compte Instagram.

Ce n'est pas la première fois que Bruges est critiqué pour des chants antisémites. En avril 2019, les supporters brugeois avaient entonné «Qui ne saute pas est juif». En août 2018, les Brugeois avaient également scandé «Mes parents ont brûlé des Juifs, car les Juifs brûlent mieux».

LIRE EN LIGNE


Manifestanten in Brussel beschuldigd van antisemitische slogan: wat is er exact geroepen?

nl-title2.png

De Morgen | 16 MAI 2021

Image

Op videobeelden is te zien hoe manifestanten op de pro-Palestijnse betoging in Brussel een Arabische slogan roepen. ‘Puur antisemitisme’, zegt de Liga Tegen Antisemitisme. N-VA Kamerleden Theo Francken en Darya Safai delen hun verontwaardiging. Wat is er exact geroepen?

(…) Op de beelden is een groep te zien die deel uitmaakt van de manifestatie en een leuze in het Arabisch zingt. Ze roepen: “Khaybar, Khaybar, ya yahud, Jaish Muhammad, sa ya’ud”. Wat betekent: “Khaybar, oh Joden, het leger van Mohammed keert terug.” De veldslag bij Khaybar is een strijd die in het jaar 628 is geleverd, toen de troepen van de profeet Mohammed ten strijde trokken tegen Joden van de plaats Khaybar, en wonnen

(…) In 2019 veroordeelde het Antwerpse Hof van Beroep een Palestijn in ons land voor het scanderen van exact dezelfde slogan op een manifestatie in 2014. Volgens de rechtbank kan de slogan “niet anders begrepen worden dan als het aanzetten tot haat of geweld jegens de Joodse gemeenschap”.

Vorig jaar is de slogan ook geroepen bij een demonstratie in Brussel. De Belgische Liga tegen Antisemitisme diende toen klacht in bij de politie.

“Het is niet meer of niet minder dan een oproep om Joden te doden”, zegt Joël Rubinfeld, voorzitter van de Liga. “Ze verzamelen zich achter de idee: ‘We hebben ze uitgeroeid in Khaybar en we moeten dat nu verderzetten’. Het is misschien niet letterlijk ‘we gaan Joden vergassen’, maar het komt op hetzelfde neer.” Dit keer denkt Rubinfeld om geen klacht in te dienen. “Het kost ons te veel geld en lost niks op. Er zijn goede wetten in België, maar als ze niet toegepast worden, blijft het een dode letter.”

‘Niks gezien, niets gehoord’

De organisatie achter de betoging, de Association Belgo-Palestinienne (ABP), had op voorhand op alle platformen meegedeeld dat antisemitisme niet getolereerd zou worden. “De slogans van deze kleine groep hebben we helaas niet opgemerkt, wat niet vreemd is, gezien de grote opkomst”, zegt Nadia Farkh, van ABP.

Ze benadrukt dat er ook twee Joodse organisaties het woord kregen op de betoging. “De beweging voor de rechten van Palestijnen is er een voor gelijkheid en mensenrechten, en dat staat per definitie haaks op elke vorm van racisme, antisemitisme inbegrepen.”

Hoeveel mensen de bewuste leuzen zongen is totaal niet duidelijk. De meeste demonstranten hebben de Khaybar-slogan niet gehoord. “Ik was op de betoging en heb daar niks van gemerkt”, zegt Henri Goldman van de Belgisch Unie van Progressieve Joden. “Er was zoveel kabaal dat ik zelfs niet hoorde wat er 10 meter verderop werd gezegd.” Ook Montasser AlDe’emeh was op de betoging en heeft het niet gehoord.

Rubinfeld verwerpt die houding. “Het is elke keer hetzelfde: niks gezien, niets gehoord.”

De Belgische Liga tegen Antisemitisme vroeg deze week ook om het ontslag van Rajae Maouane, de covoorzitter van Ecolo, nadat die een haatdragende liedjestekst deelde op sociale media.

LIRE EN LIGNE

FOLLOW US ON

FACEBOOK   |   TWITTER   |   YOUTUBE

This email was sent to [email protected]

why did I get this?    unsubscribe from this list    update subscription preferences

LBCA · 523 Avenue Louise · Brussels 1050 · Belgium